Novembre, marqué par une succession de typhons dévastateurs en Asie et la poursuite de sécheresses historiques en Afrique australe ou en Amazonie, a été 1,62°C plus chaud qu'un mois de novembre normal à l'époque où l'humanité ne brûlait pas du pétrole, du gaz ou du charbon à une échelle industrielle.
Novembre est le 16e sur les 17 derniers mois à enregistrer une anomalie de 1,5°C par rapport à la période 1850-1900, selon la base de données ERA5 de Copernicus. Cette barre symbolique correspond à la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris de 2015, visant à contenir le réchauffement bien en dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C.
Cet accord fait toutefois référence à des tendances de long terme: la moyenne de réchauffement d'1,5°C devra être observée sur au moins 20 ans pour considérer la limite franchie. En prenant ce critère, le climat est actuellement réchauffé d'environ 1,3°C; le Giec estime que la barre d'1,5°C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035. Et ce, quelle que soit l'évolution des émissions de gaz à effet de serre de l'humanité, proches du pic mais pas encore en déclin.
Un réchauffement «catastrophique» de 3,1°C
Selon les derniers calculs de l'ONU, le monde n'est pas du tout en bonne voie de réduction de sa pollution carbone pour éviter une très forte aggravation des sécheresses, des canicules ou des pluies torrentielles déjà observées, coûteuses en vies humaines et en impacts économiques.
Les politiques actuelles des nations emmènent le monde vers un réchauffement «catastrophique» de 3,1°C au cours du siècle, voire 2,6°C si les promesses de faire mieux sont tenues, selon l'ONU Environnement. Les pays ont jusqu'à février pour soumettre aux Nations unies la révision de leurs objectifs climatiques d'ici 2035, appelées «contributions déterminées au niveau national» (NDC).
Mais l'accord a minima de la COP29 fin novembre risque d'être invoqué pour justifier de faibles ambitions. Les pays en développement ont obtenu 300 milliards de dollars de promesse d'aide annuelle des pays riches d'ici 2035, soit moins de la moitié de leur demande pour financer leur transition énergétique et leur adaptation aux dégâts climatiques. Le sommet de Bakou s'est aussi conclu sans engagement explicite à accélérer la «transition» vers la sortie des énergies fossiles, approuvée à la COP28 de Dubaï.
En 2024, les catastrophes naturelles, alimentées par le réchauffement, ont causé des pertes économiques de 310 milliards de dollars dans le monde, a estimé jeudi Swiss Re, le groupe suisse qui fait office d'assureur pour les assureurs.
afp
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